mardi 24 mai 2011

performance dimanche 22 mai Galerie Roy Sfeir


"J'aime les femmes qui se battent et nous foutent la tannée" Benjamin Vautier (Ben), membre actif du mouvement Fluxus (performance) (c)elsa levy
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A  la question de Simone de Beauvoir  dans Le deuxième sexe,  « La femme qui est-elle ? Un ange, un démon, une inspirée, une comédienne ? », Elfriede Jelinek dans Drames de princesses pourrait répondre « je suis toutes ».-
L’idée de cette performance est de ne plus délimiter ou hiérarchiser les territoires de la femme. Son territoire professionnel, social, sexuel, biologique… réussir à faire que la femme soit, elle, toutes. La femme s’accommode. L’histoire, les conventions, les codes de nos sociétés empêchent encore la femme d’être à la fois féminine, sexuelle, professionnelle, maternelle, crédible. Mais plutôt que de persécuter l’homme et de le pointer du doigt, l’intention n’étant pas féministe, la dimension ici s’attache davantage à souligner jusqu’où la femme est son premier ennemi. Elle avec elle, elle avec les autres, femmes. Les autres avec elle. Explorer et lancer la réflexion vers la notion d’obstacles personnels et d’autocensure. Observer la complexité de ce que recouvre le mot femme, la femme dans sa globalité, parfois dans son ridicule.
Passer de déséquilibre en déséquilibre pour trouver l’équilibre. Equilibre du corps, du rapport esprit-corps, de la femme dans sa féminité. Explorer également dans quelle mesure la femme accepte sa condition d’être humain, puisque la performance s’articule autour d’un toilette. Dès lors peut-être envisager que la femme acceptera sa sexualité, sa féminité. Au fil de la performance la femme pousse, s’abandonne, sort du cadre et se libère. Le propos : relier le territoire du corps à celui de l’esprit. Fusionner la femme d’intérieur avec la femme d’extérieur, en illustrant deux sphères celle de la princesse et celle de l’anti-princesse.
La performance regroupe différents moyens artistiques afin de là aussi relier et ne pas limiter la femme dans sa libération à une seule expression, à une pratique, mais mélanger et accorder les différents modes d’expressions artistiques existants. A travers la vidéo, la photo, la peinture, la musique, l’écriture, la danse, l’interprétation dramatique et la mise en scène tacher de créer un tableau vivant, complet, de la femme dans un territoire artistique. Peindre un état des lieux de la femme aujourd’hui. Par ici.
Le choix d’auteurs de territoires différents est également là pour ne pas démarquer une géographie mais parler de la femme dans tous les territoires, la femme universelle. Et dans une dimension plus large, de l’homme, l’espèce humaine.
*Illustration de la performance en langage illustrator
©Projet et illustration déposés à la SACD
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les pourquoi ?

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Pourquoi cette chorégraphie ?

La vie est un constant déséquilibre dans lequel on recherche l’équilibre. On est constamment sur un fil qui change de taille, de forme, d’orientation, à nous de nous adapter à chaque expérience pour continuer à marcher le plus en équilibre possible. La chorégraphie se fait dans une recherche d’équilibre du corps ; passer de déséquilibre en déséquilibre, tomber, marcher sur le côté, le tout sur les demi-pointes pour illustrer l’idée de parcours délicat et chaotique. Tâter. Tester. Marcher sur des œufs. L’évolution de la gestuelle corporelle va sans cesse vers des déplacements plus équilibrés et plus élégants. Le fil conducteur de cette performance, est le fil.
Et Parce que Le funambule de Jean Genet. D’où le parallèle avec la vidéo de l’équilibriste, qui est à mon avis aussi une métaphore de la vie (dans Le funambule de Jean Genet, il s’agit de variations sur une dramaturgie du cirque, du théâtre et de la danse, de réflexions sur l’artiste dans le monde, solitude et ambivalence de l’acteur, va-et-vient entre effacement et gloire, ombre et lumière, mal et bien, apparence et réalité, profane et sacré).
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Pourquoi ce wc ?

J’ai entendu, quelque part, et à plusieurs reprises, que beaucoup de femmes ne font soi-disant pas caca. Vrai ou pas, légende ou fait réel, il y a, quelque part encore, un probable déni dans l'acceptation de notre condition humaine basique. Pour s'en émanciper, les positions crispées du début sur ce toilette vont vers des positions d’abandon.
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Pourquoi cette diction ?

Au début,  pour les rencontres d’art contemporain de Cahors on m’a proposé de faire une lecture, j’ai élargi la proposition à une performance, cependant j’ai voulu reprendre le concept de la lecture dans le choix de l’interprétation et de la diction des parties audio. Ici l’audio consiste à refléter un esprit qui lit, qui s’informe, qui réfléchit, qui écoute, qui est dans la découverte de ce qu’il lit. Répéter certains mots, en accrocher d’autres, c’est comme une première lecture, parfois l’acceptation ; puis l’idée de comprendre ce que l’on lit et éventuellement l’appliquer.  L’abondance des idées et opinions prêtent à la confusion. Créer le chaos dans la quantité d’informations. Des discours féministes, des propos libertins, des phrases de femmes, des philosophies, des personnages de films, des rires, des conversations… On croule sous les informations diverses, au quotidien, pas uniquement dans les messages de femmes ou de féminité, je voulais illustrer cette quantité informative qui ne nous rend finalement pas plus avertis, qui nous perd même. D’où cette piste audio où les voix s’entremêlent en devenant souvent inaudibles.
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Pourquoi semer des graines ?

Afin de reprendre la dimension biologique de la femme qui est une base dans ce travail. La femme, est avant tout organique, procréatrice. Puis l’arrosoir (l’eau), la graine pousse, enfin La femme pousse¹.
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Pourquoi le blé ?

C’est un parallèle avec l’humain. Le blé symbolise le passage de l’ignorance à la révélation. Comme Osiris (dieu Egyptien) ressuscité après avoir été tué et jeté dans le Nil, le blé est enfoui dans la terre avant de revivre dans les terres libérées par la décrue du fleuve. Dans sa quête de verticalité le blé en herbe doit affronter le vent, la pluie, la grêle, mais s’il est fort il tire nourriture de tout cela. Il s’alimente à la source de toute énergie, le soleil, sans rien faire, simplement en étant exposé aux rayons chauds et réconfortants et en puisant ses ressources dans l’humus nourricier. Clin d’œil également au Blé en herbe de Colette, roman sur l’initiation sentimentale et sexuelle de deux adolescents.
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Pourquoi ce costume ?

Garder comme dans l’installation de La femme pousse¹ le côté figé et rigide en bas, au niveau des organes sexuels avec le tutu de danse classique (confère à archaïque), et de couleur noire pour illustrer comme un deuil dans cette partie du corps, voir dans le corps. Le haut est relié au bas puisque c’est un body mais ce dernier est très décolleté, l’idée est de montrer une libération par le haut, le haut du corps, proche de la tête donc de l’esprit. Chose avec laquelle La femme pousse¹, sort du cadre. Les cheveux sont mouillés pour garder l’idée de fertilité et de procréation, le maquillage irrégulier, coulant car peu affirmé.
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Pourquoi ce lieu ?

La performance reflète la femme dans son déséquilibre humain et social, il est obligatoire de présenter ce phénomène dans un endroit improbable, insolite et inadapté à la mise en scène telle que la femme l’est à son fonctionnement et son environnement. Créer un hors contexte ainsi qu’un moment de vie, une vie en scène, non pas une scène théâtrale, bien qu’elle le soit. Ici dans une galerie d’art, le public dehors, femme d’intérieur, enfermée derrière les vitrines, dans sa bulle mais en interaction filtrée par la vitre avec l’extérieur.
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Pourquoi les répliques de films ?

Les répliques de films présentent un panel, un échantillon, de comment est perçue la sexualité par différents personnages femmes. Charlotte Gainsbourg dans une interview pour Antichrist où elle parle de sa pudeur et de son besoin d’aller plus loin, ou dans L’effrontée où elle découvre sa sexualité à travers une adolescence plutôt classique, Florence Thomassin dans Elisa qui utilise le sexe pour vivre puisqu’elle est une prostituée, Françoise Lebrun dans La maman et la putain qui est déçue de ses échanges avec les hommes car souvent il n’y a pas de contact, le rire d’Elsa Zylberstein dans Mina Tannenbaum, reflet de la complexité de sa sexualité et de son rapport aux hommes, discours politique de Martine Aubry (lors d’une manifestation féministe) et d’Arlette Laguiller (lors de sa présentation aux élections présidentielles de 1974 en tant que première femme), ces discours politiques prennent une forme asexuée, Jean Seberg dans A bout de souffle qui annonce avec enthousiasme qu’elle est enceinte, alors que Catherine Jacob dans La vie est un long fleuve tranquille veut faire croire à l’immaculée conception, Elsa Zylberstein dans Mina Tannenbaum revendique son statut de femme adulte vis-à-vis de sa mère, Maria Pacôme dans La crise choque ses enfants puisqu’elle vit à soixante ans une nouvelle sexualité, Vanessa Paradis dans La fille sur le pont qui pense que ça vie commence au dépucelage, Isabelle Huppert dans les Valseuses qui est gênée de n’avoir jamais couchée à seize ans, enfin Brigitte Bardot dans Le mépris qui est  dans un questionnement naïf, sexuel malgré elle.
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Pourquoi des conversations ?

J’ai volé des conversations que l’on entend malgré nous au hasard dans des lieux divers, café, aéroport, plage, magasin parce qu’elles reflètent aussi une quantité d’informations indéniable à laquelle nous sommes exposés quotidiennement : un chirurgien parlant de l’implant mammaire d’une patiente, deux femmes au café qui se retrouvent et prennent rapidement de leurs nouvelles respectives (« ça va? – ouais et toi ça va? -ça va, ça va » expression simple mais qui l’époque signifiait « comment allez vous à la selle? ». Ironique donc d’entendre des princesses des temps modernes employer l’expression en négligeant profondément son sens puisqu’elles rejettent cette réalité), l’une attend son patron, des articles qui ‘bip’ à une caisse, une femme bourgeoise et hautaine piquée par une méduse lors d’un bain de mer sur une plage privée qui fait à l’insu de son plein gré une métaphore et autobiographie sur ce qu’elle représentait à mes yeux étant donné son comportement vis-à-vis des autres femmes de la plage. La femme méduse (cf. mythologie), d’où la vidéo en parallèle sur les méduses géantes. De plus les méduses illustrent la femme dans une certaine mesure puisque elles ont une texture semblable au silicone.
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Pourquoi cette musique ?

Concernant la musique qui s’en mêle, c’est une musique expérimentale, donc cela s’adapte à la dimension d’expérience de la femme et à mon expérience sur scène. Mais surtout, les seules paroles de cette musique sont essentielles : « you stand between me and all my ennemis », car la femme est, et « reste » (titre de la musique « Stand »), son premier obstacle et son premier ennemi. Vis-à-vis d’elle-même et vis-à-vis des autres femmes. La performance finit sur un chaos de l’audio, métaphore de la cohésion du corps et de l’esprit, cette même musique s’effrite en opéra, les textes présentés auparavant se superposent et sont accélérés créant un écho de pensées, un brouhaha.
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Pourquoi ce choix de vidéo ?

Les vidéos contrastent la hiérarchie qui peut exister dans les buts des femmes aujourd’hui, corps ou esprit. Rarement les deux se mêlent dans ce que l’on voit, je pousse les exemples à l’extrême exprès avec un défilé de mode, un documentaire sur la chirurgie esthétique (afin de casser cette enveloppe de beauté), des images d’Arlette Laguiller, des danseuses classiques, des danseuses du Crazy Horse, Brigitte Bardot dans Et dieu créa la femme, Blanche Neiged’Angelin Preljocaj, Rita Hayworth dans la scène de Put the Blame on Mame, en clin d’œil au film Mina Tannenbeaumdans lequel, comme dans l’absolu aussi, elle est symbole de féminité et de libération, puis des images d’un clip que j’ai réalisé dans le métro sur une chanson de Marie-Paule Belle, La parisienne où la chanteuse fait allusion à la difficulté de devenir parisienne, donc indirectement la difficulté de devenir  femme, pour finir sur des paroles excessives telles que « j’assume ma libido je vais draguer en vélo ».
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Pourquoi ces photos ?

J’ai trouvé que les photos de Marion Touitou, prises lors de ses voyages quotidiens en métro à Paris, parlaient beaucoup sur l’attitude des femmes aujourd’hui. Parfois on ne voit qu’un pied, une main, un morceau de corps, mais sur toutes ces photos la femme crie une douleur, des complexes, une sexualité ou non. C’est très révélateur, actuel. Je souhaitais aussi des gens de la rue, enfin du métro, pour ne pas rester dans une fiction en utilisant uniquement des personnages de films et des écrivains.
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Pourquoi ce sujet ?

Il s’agit d’une chronologie métaphorique du parcours et de l’émancipation de la femme. Il s’agit d’une critique de la femme moderne, de la femme figée, de la femme d’extérieur en contraste avec la femme d’intérieur (intérieur tant dans la dimension de ses occupations de femme que dans la dimension de ce qu’elle comporte en elle). Contraste et dilemme entre intérieur/extérieur. Dans mes anecdotes et références, lorsque je présente des femmes de milieu divers, j’aurais pu rentrer dans des exemples où l’on montre les différentes femmes qui ont œuvrés pour le monde, l’humanité. Il est important de bien comprendre que le propos n’est pas de démontrer ce que peut faire la femme pour le monde, dans le monde, dans des causes, dans l’art (Mère Térésa, Marie Curie, Lady Di (puisque c’est une princesse..), Frida Kahlo et tant d’autres). Le propos n’est pas non plus de parler de toutes les censures, les coutumes, et les diverses places qu’occupent les femmes à travers les différentes cultures de notre planète. D’une part l’étude et le débat seraient trop complexes et surtout cela nécessiterait une vraie connaissance de toutes les cultures, c’est le travail d’une vie. Encore une fois le propos n’est pas là. Le regard se porte essentiellement sur la femme occidentale, la femme que je connais et que je suis, dans la mesure où je prends des références occidentales et modernes pour contraster l’évolution du monde à une perte d’acceptation des bases humaines. Dans une autre mesure il s’agit de la femme universelle, puisqu’on parle d’un des deux sexes de l’espèce humaine ; à travers mes voyages sur les divers continents j’ai constaté que l’on parle finalement de la même chose : la séduction, la reproduction, l’acceptation… partout et toujours d’actualité. Je parle de la femme dans sa globalité. Cette performance est une piste de réflexion sur comment aujourd’hui, après tant de progrès dans tous les domaines je ressens un mal être profond chez les femmes. Une société où finalement on se censure. Où l’on juge. Où l’on se juge. Où l’on ne s’aime pas. La piste que je propose part  de la simple acceptation de notre condition humaine. Il est intéressant de regarder et analyser le parcours des femmes à travers les siècles, mais il s’agit essentiellement du constat d’un besoin d’égalité vis-à-vis des hommes. Sans entrer dans toute l’histoire des femmes et du féminisme, je souhaite parler de la femme aujourd’hui, là maintenant, à cet instant t. Elle vient de loin, l’homme aussi, les phénomènes de sociétés montrent des évolutions paradoxales et complexes. Je n’entre pas dans un débat d’anthropologie qui reprendrait toutes les données de l’histoire de l’humanité mais simplement un état des lieux d’aujourd’hui. Par ici.
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Pourquoi la Joconde ?

La Joconde est au début de la performance à peine esquissée, juste suffisamment pour qu’on la reconnaisse. Lorsqu’à la fin de la performance l’audio et la chorégraphie trouvent un équilibre, équilibre chaotique mais équilibre entre le corps et l’esprit, la Joconde est peinte comme celles de ma série La Joconde sort du Louvre,  encore un symbole féminin (si l’on part du principe que Mona Lisa était bien une femme) que j’ai toujours vu s’ennuyer dans ce musée et dont le regard ne demandait qu’à être sorti de son cadre. Je l’ai faite voyager et sortir du Louvre, du cadre. Lorsque je la peins sur scène je fais déborder les coups de pinceaux et les traits de peinture jusque sur mon corps pour la tirer le plus possible de son cadre, de son contexte.
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Pourquoi cette illustration ?

Difficile d’illustrer une performance sans le cadre justement, sans l’avoir présentée… J’ai donc utilisé le logiciel d’illustration des infographistes (illustrator CS4) pour travailler l’image. Il se trouve que le vocabulaire des fonctionnalités que proposent le logiciel sont totalement adaptées au sujet, à la femme : afficher l’historique, point d’ancrage, afficher les caractères masqués, cadre, ouvrir, tranche, objet, mise en forme, disposition, transformation, modifier l’habillage, repères, remplacer, rechercher, cadre, nuancier, echap..).
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Pourquoi les femmes mannequins (ou robots constipés) ?

Elles auraient pu être de vrais mannequins de vitrine de magasin de vêtements mais il s’est avéré plus intéressant de robotiser de vraies femmes, quatre femmes vivantes. Ce sont les femmes d’extérieur (ou une métaphore découpée en quatre d’une seule femme, si la femme est toutes, cf. Elfried Jelinek) ; elles traduisent l’aspect contenu, figé, constipé des femmes censurées par elles-mêmes, parfois par leurs complexes, leur bêtise, par les dictats de la mode, de la société etc. Elles sont dans leur bulle, entourées de papier bulle au début dont elles se libèrent pour être présentables ; sorties de leur emballage mais toujours enfermées dans la bulle, comme en témoignent les bulles de savon. Les femmes dehors, sur le trottoir, tel qu’elles peuvent l’être dans la rue, lorsqu’elles jouent et misent tout sur l’apparence, s’encrent dans la représentation. Dans l’illustration que j’en fais et la chorégraphie elles font écho à la garde montée du Crazy horse et contrastent avec la femme d’intérieur enfermée (mais protégée et intègre) ici dans la galerie (parfois perméable). Elles sont en début de performance expulsées de l’intérieur – de la galerie- (où elles sont présentes tels des vêtements, accrochées à un portant par un cintre qu’elles portent autour du cou, ou plutôt un cintre qui les porte) puis continuent leur existence à l’extérieur, avec aussi peu de persévérance qu’un morceau de tissu puisque le cintre ne les quitte pas. Ce sont des princesses. Celle qui reste dans la galerie, la femme d’intérieur, est une anti-princesse (terme trouvé chez Elfried Jelinek), tout au long de la performance il s’agit de son combat avec la femme d’extérieur qu’elle pourrait également être et celle qui ne demande qu’à exister au plus profond d’elle.
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Pourquoi une caméra filme le public ?

La caméra, ici à l’intérieur de la galerie, filme les gens, dehors, dans un souci de les pousser malgré eux à ne pas s’abandonner pleinement à des réactions, à  les contenir, les censurer, ou pire les forcer. Le retour en direct sur un écran de PC dans la vitrine reflète la présence (mais uniquement via un support haute technologie) de l’extérieur, du monde extérieur, des autres (hommes et femmes), donc de la société dans l’intérieur de la femme. Présence minime puisque dans un écran mais indispensable et révélatrice de notre époque. L’autre n’entre jamais réellement dans la bulle individuelle de chacun mais en fait partie et ici en fait partie dans sa pire dimension, c’est à travers un plasma. Moyen imperméable de communication et d’échange.
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Pourquoi tous les pourquoi ?

Toutes les actions, les comportements et les phénomènes existants dans la performance sont voulus pour des raisons bien précises et réfléchies, et surtout explicables, mais il ne serait pas judicieux de toutes les décortiquer par écrit puisque la question principale qui à l’origine lie tous ces faits est justement : pourquoi ?
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les références

Audio
Textes
Drames de Princesses, Elfriede Jelinek
Le deuxième sexe, Simone de Beauvoir
Chroniques des jours entiers, des nuits entières, Xavier Durringer
Musiques
Stand, Son Lux
Nantes, Beirut
Don’t go so far away, Al Di Meola
La vie parisienne, Jacques Offenbach
Speech, Woody Guthrie
Extraits de films
A bout de souffle, Jean-Luc Godard
L’effrontée, Claude Miller
La fille sur le pont, Patrice Leconte
La maman et la putain, Jean Eustache
Les Valseuses, Bertrand Blier
Elisa, Jean Becker
La vie est un long fleuve tranquille, Étienne Chatiliez
Le mépris, Jean-Luc Godard
Mina Tannenbaum, Martine Dugowson
La crise, Colline Serreau
Autres
Discours Arlette Laguiller, Présidentielles 1974
Interview Martine Aubry, Manifestation féministe d’octobre 2009
Interview Charlotte Gainsbourg, sortie Antichrist 2009
Conversations volées, de femmes (au café, à l’aéroport, à la plage, à la caisse d’un magasin), Elsa Levy, 2010
Vidéos
Montage d’une projection Court métrage (photos et vidéos), Elsa LEVY
The Song of the Earth, chorégraphie de Kenneth MacMillan
Arlette Laguiller à St Etienne au centre des congrès, 2007
Giorgio Armani printemps-été 2010
Blanche-Neige Ballet, Angelin Preljocaj au théâtre national Chaillot, 2008
Arlette Laguiller avant les présidentielles de 1974
Phénomène inexpliqué : Transformations humaines, Vodeo Tv
Put The Blame On Mame, Rita Hayworth
Interview Brigitte Bardot, télé animaux.com, 2008
Le Crazy Horse monte la garde
Et dieu créa la femme, Roger Vadim
Photos Lignes de métro, Marion Touitou
Équilibre Mélissa Lemire
Thalassa, Les méduses géantes
Chorégraphie :
Équilibre / déséquilibre, Elsa LEVY
Peintures (cf Annexes):
La Femme pousse, Elsa Levy
La Joconde sort du Louvre, Elsa Levy
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les remerciements

la galerie roy sfeir, claudia et roy sfeir, l’association art saint-germain des prés, thierry balesdens (lancement du projet), justin arnault (technique, logistique), émilio portella (logistique), marion touitou (photos), sébastien lange (texte elfriede jelinek), café de flore, café du théâtre de l’odéon, les éditeurs, the horse tavern (communication de l’évènement) les robots constipés : sihem aubertin, martina benazzi, laura levy et paloma pineda, les photographes: Laurence Boukobza et Pietro Chiapponi, ainsi que toutes les personnes ayant participé indirectement par leur écoute et leurs retours sur le projet